Comme vous l’aurez compris au titre évocateur de cet article, j’ai voulu me rendre à Ryogoku (Tokyo) ou le quartier des sumo pour y déguster pour la toute première fois de ma vie un chanko nabe ou le repas traditionnel des sumos.
Depuis que je voyage au Japon, j’ai eu de nombreuses fois l’occasion de me rendre dans ce quartier mythique mais je n’avais jamais eu (jusqu’à présent) l’occasion de m’y restaurer.
Il fallait donc absolument que j’y remédie.
Après quelques recherches effectuées sur internet, je suis tombée par hasard sur le restaurant, le Kappo Yoshiba.
Réputé pour être construit sur une ancienne beya (ou école de sumo), l’endroit avait l’air idéal pour célébrer l’évènement.
J’allais enfin pouvoir déguster un traditionnel chanko nabe !
Très consistant et hyper calorique (normal vu la corpulence de ces messieurs), c’est un plat dans lequel vous trouverez :
- Du bouillon
- Des légumes (choux, tofu, champignons)
- De la viande ou des fruits de mer
Pour être sûre de m’assurer une place le jour J, si possible avec une jolie vue sur le dojo, j’avais fait une réservation en ligne plusieurs mois à l’avance via leur site internet.
Pour cette occasion, j’étais accompagnée d’un ami et nous étions comme deux enfants à l’idée d’y aller !
Malheureusement, notre soirée fut loin d’être agréable et même si l’estomac était repu à la fin de la soirée, nous avons également fait le plein de déception et d’amertume …
Parce que toute expérience qu’elle soit bonne ou mauvaise nous enrichit … suivez France Japon et venez découvrir la mienne dans le restaurant Kappo Yoshiba.
Voyage au Japon (Tokyo) - Ryogoku : test et expérience dans le restaurant Kappo Yoshiba (吉葉)
Situé à quelques minutes de marche à pied de la station Ryogoku c’est en début de soirée que je suis arrivée au restaurant Kappo Yoshiba.
Nous avions réservé une table à 19h. Arrivés sur les lieux 5 minutes avant, nous en avons profité pour admirer le bâtiment qui était très joli sous les éclairages.
Suite à ça, nous sommes rentrés afin d’admirer cette fois l’intérieur du bâtiment.
Quand nous sommes arrivés il y avait déjà pas mal de japonais installés aux tables. L’endroit était vraiment beau et semblait vraiment typique. D’ailleurs, ce soir là nous étions les seuls touristes à bord.
Parce que nous étions les seuls clients à l’entrée, je me suis alors dirigée vers l’hôtesse d’accueil.
Celle-ci me regarda et s’apprêta à se diriger vers moi quand soudainement un groupe de jeunes japonais (5 personnes) entrèrent et sans que je ne puisse comprendre ce qui m’arrivait … elle dévia immédiatement son trajet pour passer devant moi et se diriger vers le groupe de jeunes afin de les recevoir …
Je vous avouerais que je suis restée bête pendant quelques secondes …
Parce que je suis toujours dans l’analyse, je me suis mise alors à réfléchir à la situation pour me sortir de la stupeur dans laquelle cette entrée surréaliste m’avait plongée.
Ce n’était pas un groupe de 20 personnes qui encombraient l’allée et qui étaient en retard et qui nécessitaient d’être placés en priorité.
Il n’avaient pas l’air d’être des gens importants ou des yakuzas menaçants. Non c’était juste un groupe de 5 petits jeunes comme vous et moi venus se restaurer.
J’avais beau retourner dans tous les sens cette situation pour comprendre et trouver des excuses à la jeune hôtesse, je n’ai trouvé aucun scénario réaliste.
J’ai alors repensé à toutes les mauvaises expériences tout pays confondus que j’avais eu dans un restaurant (et oui j’avais le temps de réfléchir vu qu’elle s’occupait des jeunes devant nous ^^)
- Serveur qui nous fait poiroter longtemps devant l’entrée avant de nous placer
- Plats qui t’arrivent tardivement et froid
- Serveur désagréable
- ….
J’avais tout expérimenté et aucun de ces cas n’y ressemblait car enfin … si j’avais souffert un jour d’un mauvais service ou d’un serveur désagréable c’était universel dans le sens ou tous les clients autour de moi y avaient eu droit.
Une fois les jeunes pris en charge, l’hôtesse vint alors vers nous. Avait t-elle eu peur de ne pas comprendre l’anglais ?
Non c’était impossible, car enfin vu le poste qu’elle occupait (l’accueil lol) elle devait avoir au moins des petites bases en anglais … sachant qu’en plus l’établissement possédait un site en anglais avec un système de réservation en ligne …
Et quand bien même, elle ne parlait pas anglais le respect de l’autre devrait être universel …
Pour essayer de briser la glace, mon ami lui parla alors en japonais pour nous présenter et lui donner notre nom de réservation. De mon côté, même si j’avais des bases de japonais je suis restée silencieuse, je ne pouvais détacher mon regard d’elle.
C’est alors que je me suis mise à regarder la jeune fille avec une telle expression qu’il n’eut pas besoin de mots à ce moment là.
Son comportement m’avait affecté et j’avais besoin de lui faire savoir … car enfin elle avait cassé tout mon enthousiasme.
C’est dans ces moments là que l’on se rend compte qu’il n’y a pas toujours besoin de mots pour s’exprimer car elle compris immédiatement mon regard.
Elle inclina alors la tête pour s’excuser car la situation l’exigeait mais son regard lui était tout autre … lui n’était absolument pas désolé pour ce qui venait de se passer.
Désireuse malgré tout de passer une bonne soirée sachant que je n’étais pas seule et que mon hôte faisait tous les efforts du monde pour me dérider, j’ai décidé de vite oublier ce mauvais départ pour rejoindre notre table.
L’endroit était joli et authentique, il n’y avait pas de raison pour continuer plus longtemps à me gâcher la soirée par ce mauvais départ.
L’ambiance était festive, nos amis japonais s’amusaient … pas question de donner raison à l’adage qui veut que les parisiens fassent toujours la gueule ^^.
Malheureusement pour moi, toutes mes pauvres tentatives pour m’auto-persuader que j’allais passer une bonne soirée furent mises à mal durant tout le repas ahaha.
Après avoir traversé la salle principale qui abritait le dojo, nous nous sommes retrouvés sur le côté avec une superbe table vue sur mur, tout près des toilettes ^^ .
Je savais que malgré le fait que j’avais réservé plusieurs mois à l’avance une table en leur demandant gentiment un petit emplacement sympa, je n’aurais pas la garantie de l’avoir et que c’était en fonction des disponibilités … mais je vous avouerais qu’entre l’accueil moisi et la table avec vue sur mur / toilettes … la mi-bretonne que je suis en avait plein le pompon.
Et encore …. moi ma place ça allait, j’avais une petite vue sur le dojo, mais mon ami en face c’était mort.
En plus, histoire d’en rajouter une couche la table derrière nous était vide toute la soirée !
Le restaurant était loin d’être plein et honnêtement c’était assez frustrant !
Vous allez me dire qu’on aurait pu demander à changer de table mais notre niveau d’amertume était tel qu’on était sûr de ne rien obtenir de gentil d’eux à part un conflit ouvert.
Comme je suis galante et que j’avais vraiment à cœur de lui faire plaisir, j’ai échangé ma place avec lui.
Des occasions de revenir au Japon j’allais en avoir plein mais comme lui c’était moins sûr, autant lui offrir le maximum de rêve ^^.
Bon par contre même si ça m’a fait plaisir de lui faire plaisir, je vous avouerais que ce n’est pas pour autant que j’avais retrouvé le sourire (en témoigne cette petite photo prise sur le vif par mon ami pour illustrer ma déchéance ahaha).
Comme elle était assez parlante, je me suis permise de vous la partager :p.
Heureusement pour l’ami qui m’accompagnait je n’ai pas tronché comme ça toute la soirée … enfin presque !
Parce que la nourriture à l’art de calmer les peuples, nous nous sommes précipité sur les menus (qui étaient en japonais) afin de voir tout ce que le Kappo Yoshiba avait à nous offrir.
Tout avait l’air bon mais nous avons opté pour le classique chanko nabe et de la bière.
Moi qui ne boit quasiment jamais c’était vital pour la survie de cette soirée que je me murge !
Après avoir attendu une vingtaine de minutes un serveur qui ne venait pas, j’ai dû me mettre en mode « petite française » pour en attraper un.
A la base, je n’ai toujours eu qu’à louer du professionnalisme des serveurs au Japon et de la qualité qu’ils ont pour accueillir les clients (qu’ils soient souriant ou pas) mais ils semblerait que le Kappo Yoshiba avait décidé d’avoir la peau de mon pompon !
C’est un serveur désagréable qui est venu nous jeter deux menus en anglais sans même nous adresser la parole pour ensuite repartir.
Parce que je commençais à chauffer sec ahaha j’ai passé la seconde et je l’ai choppé en plein vol pour lui dire que nous savions déjà ce que nous allions prendre.
Inutile de vous décrire la tête que j’avais en passant commande vous auriez eu peur (même moi je me faisais peur :p).
Voyage au Japon (Tokyo) - Ryogoku : salle du restaurant Kappo Yoshiba (吉葉)
pendant que nous attendions notre chanko nabe providentiel (celui qui était censé résoudre tous nos maux) j’en ai profité pour faire un rapide tour de salle.
Mis à part l’accueil et le service nul au possible, on ne pouvait le nier, l’endroit était beau.
Construit sur une ancienne beya tout mettait à l’honneur cet art ancestral.
Que ce soit sa décoration ou ses accessoires tout faisait référence à l’univers sumo.
D’ailleurs, j’étais tellement dans l’ambiance, que je me sentais comme un guerrier au cœur de l’arène.
Tel un combattant qui avait pris trop de coups sans broncher je contenais la cocotte pour ne pas quelle déborde en attendant de pouvoir déverser le tout sur mon adversaire ahaha.
Heureusement pour mes nerfs, une jeune femme vint à passer pour venir jouer du piano juste à côté de nous, c’était très agréable.
Pour ceux qui seraient seuls ou qui n’auraient pas forcément envie de manger un chanko nabe mais de sushis, sachez que le restaurant dispose également d’un petit comptoir pour permettre aux clients d’en déguster.
Une bonne dizaine de minutes plus tard, notre plat arriva.
Le serveur déposa alors la marmite et les ingrédients. Il alluma la marmite et repartit sans nous parler.
Étant habituée au sukiyaki ou au shabu-shabu j’étais habituée à les préparer moi même, mais jusqu’à présent on me les préparait toujours au Japon.
Là, pour mon premier chanko nabe j’espérais qu’il en fut ainsi.
Parti sans nous adresser la parole (malgré le fait que mon ami lui avait montré qu’il n’y avait pas de problème pour nous avec le japonais), nous sommes resté comme des dindons à regarder la marmite une bonne dizaine de minutes.
Sachant que seul le potage cuisait et qu’il n’y avait rien dedans, nous avons pris la décision d’improviser et de le faire nous même ahaha.
5 minutes après, notre serveur vint à repasser pour poursuivre la préparation que nous avions sans doute mal commencé :p
Enfin, même si j’étais aussi fumante que le chanko nabe du Kappo Yoshiba, c’est avec une agréable surprise que j’ai découvert ce plat.
C’était la première fois que j’en mangeais et objectivement il était bon.
Le seul soucis, c’est que j’en avais tellement gros sur le pompon que même s’il était délicieux je ne l’ai pas apprécié à sa juste valeur ….
Je n’arrivais pas à me détendre et chaque bouchée avaient un arrière gout d’amertume …
Voyage au Japon (Tokyo) - Ryogoku : les animations du restaurant Kappo Yoshiba
Pendant que nous étions occupé à manger sans vraiment en profiter car nous étions trop déçu par ce restaurant pour arriver à passer outre … les animations débutèrent.
Bien évidement comme nous étions loin on ne voyait rien. Aussi j’ai dû me lever et aller dans l’autre salle pour prendre toutes les photos que vous verrez.
Heureusement pour les artistes en représentation, nous étions loin car vu nos tête de déterrés ils n’auraient pas eu le meilleur des publics !
Nous étions à Ryogoku, dans un restaurant à première vu joli bâtit sur une ancienne beya ou école de sumo et nous étions en train de passer la pire des soirées.
Voyage au Japon (Tokyo) - Ryogoku : au revoir à jamais le Kappo Yoshiba 吉葉
Pour ne pas prolonger trop longtemps l’agonie, nous avons vite expédié (à regret) ce bon chanko nabe (comme le plat était chaud j’étais rouge comme un vieux veau ahah) et nous avons demandé au serveur de nous apporter la note.
Cerise sur le gâteau (j’avais plus de pompon), malgré une réservation faite sur internet (il n’y avait qu’à recopier le romanji) mon nom de famille était écrit n’importe comment. A part deux lettres rien n’était bon.
Debillki … ou débile ça vous pouvez le dire, j’aurais mieux fait d’aller n’importe où que là.
Le Kappo Yoshiba avait vraiment tout faux ce soir.
Parce qu’ au-delà d’être en colère j’étais triste de ce mauvais traitement, j’ai demandé à mon ami de m’aider réfléchir à quelques phrases en japonais pour faire part de notre mécontentement au restaurant au moment de payer.
Malheureusement, malgré tous nos échanges et quelques « sumimasen » (ou désolé) ces derniers ne semblaient pas vouloir tenir réellement compte de notre désarroi ainsi que de notre déception.
Notre mécontentement fut néanmoins noté …
Avis de la petite française
Positif | Negatif |
---|---|
Le chanko nabe était bon et le restaurant authentique. Enfin les animations sont sympas | Je ne suis pas prête de retourner au kappo Yoshiba. L’endroit à beau être joli et ses plats bons, l’honneur fait que je n’y retournerais pas de si tôt. A moins d’une explication de leur part ils ne sont pas prêts de me revoir. |
Informations pratiques - Voyage Japon
吉葉
2 Chome-14-5 Yokoami, 墨田区 Tokyo 130-0015, Japon
+81 3-3623-4480
OU
Consultez le plan plan de métro à Tokyo
Pour vous rendre dans le quartier sumo, prenez le métro Oedo et descendez à la station Ryogoku.
Voyage Japon : vous pouvez rejoindre cette destination avec le Japan Rail Pass.
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De 11h30 à 14h et de 17h à 22h
Fermé le dimanche et durant les vacances (Golden Week, Bon holidays et nouvel an) .
Durant les matchs officiel de sumos ce dernier est exceptionnellement ouvert le dimanche.
Site officiel Kappo Yoshiba
Je suis allé il y a quelques années (2014) au Kappo Yoshiba près de la rivière Sumida (je suppose que c’est le même endroit, en tout cas ça y ressemble fortement) et c’était avec un groupe d’amis japonais. Le service et nos places étaient nickel par contre malgré ma connaissance du japonais j’ai remarqué un froid quand j’adressais la parole aux serveurs. Le genre où on n’écoute pas l’entièreté de la phrase et on part alors que tu as pas terminé de commander mais j’avoue que dans ce quartier c’est devenu « général » ces dernières années..
Par exemple j’ai été de nombreuses fois à un resto teppan familial dans le quartier (3 tables de cuissons max pour un total de 21 invités). Et cette année là j’ai voulu y retourner avec des amis qui découvraient le Japon et donc quand on est arrivé au resto j’ai demandé pour manger, c’était le fils que j’avais déjà vu et il nous a dit que c’était fermé, chose bizarre un jour d’ouverture à 19h mais il est vrai qu’il n’y avait pas de client sur place. J’ai du coup demandé pour réserver le lendemain ou un autre jour et il m’a dit que c’était impossible …. J’ai un peu insisté mais le gênait donc j’ai abandonné.
Le lendemain j’ai du coup appelé une amie japonaise pour voir si elle pouvait faire une réservation car j’étais vraiment intrigué de ce qui venait de se passer et elle a appelé et a eu aucun problème pour faire la réservation qu’elle a aussitôt annulé en signalant que des amis occidentaux n’avaient pas pu le faire quelques heures au paravant et que ça donnait une triste image du pays. La personne s’est excusée prétextant qu’elle en avait mare des occidentaux irrespectueux ….
Donc peut-être que tu as été victime des mêmes aprioris que j’ai eu moi-même à supporter :-/
Encore un grand merci. J’avais prévu d’y aller en avril 2020, mais finalement non ! 😀