Pour ceux qui me connaissent et me suivent régulièrement, vous n’êtes pas sans savoir que la petite française que je suis est toujours à la recherche d’un bon plan sortie.
Exposition, restaurant, concert … tout est bon pour m’évader et retrouver à Paris (ou ailleurs) un peu de ce japon que j’aime tant.
A cet effet, j’ai eu l’occasion de voir sur les Champs Elysées le film « Les Délices de Tokyo » de Naomi Kawase avec entre autre Kirin Kiki, Masatoshi Nagase et Kyara Uchida.
Parce que ce film était sublime et qu’il m’a bouleversé j’ai eu envie de vous le faire partager.
Si vous êtes à la recherche d’un bon film à voir au cinema et que vous appréciez les belles œuvres tout en sensibilité … suivez France Japon et venez découvrir « Les Délices de Tokyo »
Présentation du film
Synopsis : Les Délices de Tokyo
Pour ceux qui n’auraient jamais entendu parlé du film, ce dernier nous raconte l’histoire d’un petit vendeur de dorayaki du nom de Sentaro (interprété par Masatoshi Nagase) qui tente tant bien que mal d’exercer son activité dans son petit commerce en plein coeur de Tokyo.
Chaque jour il travaille d’arrache-pied dans sa petite boutique où il prépare des dorayaki à ses clients alors que lui même n’aime pas le sucré.
Triste et aigri par une vie qui ne l’a pas ménagé, il œuvre comme un automate les yeux perdus dans le vide .
Tout comme ses dorayaki, ses journées se succèdent sans goût ni saveur.
Solitaire et renfermé sur lui même il ne trouve de réconfort qu’avec Wakana, une jeune étudiante à la vie familiale compliquée qui vient égayer ses journées .
Parce que leur vie est loin d’être simple, chacun a pu trouver en l’autre un peu de réconfort et de compassion.
D’ailleurs, à chaque fois qu’elle vient, il lui offre tous ses pancake ratés de la journée afin qu’elle puisse les ramener chez elle et les manger.
Sans femme ni enfant, la vie de Sentaro est rythmée par un quotidien bien rodé jusqu’au jour où une vielle dame de 70 ans entra dans son échoppe pour lui proposer ses services.
Face à l’âge avancé et à l’apparente fragilité de cette dernière, notre homme refusa dans un premier temps d’embaucher Tokue (interprétée par Kirin Kiki).
Parce que c’était l’odeur des dorayaki qui l’avait mené jusqu’à Sentaro, cette dernière voulu en acheter.
L’homme refusa son argent et lui offrit le gâteau.
Le lendemain Tokue retourna à l’échoppe en emportant avec elle une petite boite qu’elle lui offrit.
Cette dernière était remplie de An (patte de haricot rouge qui sert de garniture aux dorayaki ).
Après le départ de la vieille dame et parce qu’il ne trouvait aucun sens à tout ça … il commença par jeter la boite de cette dernière à la poubelle pour ensuite se raviser, l’ouvrir et la gouter.
Parce que sa patte de An était la meilleure qu’il n’avait jamais mangé, il décida d’aller au-delà de ses réticences pour lui donner sa chance et l’embaucher .
Au fur et à mesure des jours notre homme va se prendre d’affection pour cette vieille dame.
A la fois énigmatique, fragile et bienveillante elle sublimera les dorayaki de Sentaro tout en changeant son coeur.
Apaisés par la présence de la vieille dame, Wakana et Sentaro trouveront en Tokue une vraie confidente.
Un peu comme une mère elle viendra panser leurs plaies alors quelle même porte un lourd et douloureux fardeau.
Souffrant de déformations aux mains, le réalisateur s’attaque à un problème tabou qui a touché le Japon (entre autre) : la lèpre.
A l’époque, les gens qui souffraient de cette maladie se voyaient gommés de la société .
En effet, il était d’usage d’isoler les malades de la lèpre du reste du monde .
Cachés à l’abri des regards, ils vivaient comme des reclus.
Tokue ne fut pas une exception et dû subir le même sort pendant des années.
Guérie de cette maladie, elle a pu s’offrir quelques sorties en ville dont une qui lui permis de faire la rencontre de Sentaro .
Cependant, la société ne l’accepte pas pour autant et Tokue doit continuer de vivre isolée de la population dans un centre spécialisé.
Loin d’en vouloir à la société, la vieille dame ne manque pas de nous émouvoir par sa bonté d’âme et sa fragilité.
Allant à l’essentiel elle s’occupe juste de vivre l’instant présent et d’être en harmonie avec la nature.
Cependant, au regard de la société et des clients du petit commerce, la vieille dame va rapidement poser problème.
Malgré le fait quelle ne soit plus malade, le simple fait d’avoir des mains déformées contribue à la faire rejeter par la clientèle alors qu’elle ne demande juste qu’à être traitée comme tout le monde.
Ici, l’enfer ce n’est pas sa maladie mais les regard des autres …
Les dorayaki en quelques mots
Pour ceux qui ne sont pas coutumiers de la cuisine japonaise, le dorayaki est une pâtisserie traditionnelle.
Constituée de deux pancakes fourrés à la pâte de haricots rouges (appelée An), le dorayaki est une douceur très appréciée au Japon.
Avis de la petite française sur les Délices de Tokyo
Positif | Negatif |
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Véritable coup de cœur, j’ai beaucoup aimé les Délices de Tokyo. Poétique et émouvant ce film m’a bouleversé. Que ce soit à travers la triste histoire de ses protagonistes ou les thèmes abordés, j’ai vraiment été touché par ce dernier. Réalisé avec la plus grande modestie, simplicité mais à la fois précision on y découvre une œuvre tout en poésie qui nous fait apprécier tous les plus petits plaisirs de la vie. Que ce soit à travers le bruissement des feuilles dans les arbres, le doux crépitement des haricots qui cuisent dans la marmotte, un canari qui chuchote à l’oreille … le spectateur est invité à la contemplation. « Nous sommes nés pour regarder et écouter ce monde » et ce film nous apprend à l’écouter. Sa poignante sensibilité en fait une œuvre des plus attachante. Au-delà de l’apparente innocence du film qui à pour thème principal les dorayaki et l’art de les préparer, on reçoit une très belle leçon de vie pour aborder un thème tabou et lourd pour la société japonaise qui avait pour habitude d’isoler tous les malades de la lèpre (cf le National Tamazenshoen Sanatorium). |
Ce film était tellement beau qu’il aurait mérité plus de promotions ! J’ai hâte qu’il sorte en DVD pour l’acheter ! |
Informations pratiques : le film les Délices de Tokyo
あん (pour An ou la pâte de haricot rouge )
27 janvier 2016
Naomi Kawase
1h 53 min
Kirin Kiki, Masatoshi Nagase, Kyara Uchida
Drame
Naomi Kawase, d’après le roman de Durian Sukegawa