Voyage Japon – Hiroshima : le dôme de Genbaku ou le mémorial de la paix

Que ce soit pour les nombreux trésors qu’elle abrite ou les stigmates qu’elle porte, Hiroshima est une ville qui ne laisse personne indifférent.
Destination au lourd patrimoine historique et culturel, Hiroshima est une survivante qui s’est hélas fait connaitre dans le monde entier pour les atrocités dont elle a dû faire face et se relever.
Après avoir subi le premier bombardement atomique de l’histoire lors de la seconde Guerre mondiale (le 6 août 1945) décimant la quasi totalité de la ville et ses habitants, Hiroshima a dû se battre pour se reconstruire, prospérer et se faire à nouveau un place parmi les vivants.
Parce que j’aime profondément le Japon, il était important pour moi de me rendre sur les lieux afin de faire mon devoir de mémoire.
Il y a un dicton qui dit que si tu veux vraiment connaitre quelqu’un tu dois d’abord embrasser sa douleur et voir pourquoi il est en colère.
Ici, il n’était pas question de colère car malgré toute l’horreur dont elle a dû faire face, Hiroshima a toujours prôné depuis ce jours, la paix et l’éradication des armes nucléaires mais sensible à ses maux, j’ai voulu suivre ce principe et me confronter à sa souffrance.
Désireuse d’en apprendre plus sur l’histoire de la ville et voir de mes propres yeux ce phœnix qui a su renaître de ses cendres, je me suis rendue au dôme de Genbaku.
Véritable symbole et trésor national (d’ailleurs ce dernier est classé au patrimoine mondial de l’Unesco), il fait partie des bâtiments miraculés encore debout suite à l’explosion de la bombe atomique.

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Située près du bord de mer, je vous faisais part lors de mon dernier article sur le mémorial de la paix du sentiment que j’avais éprouvé la toute première fois que j’avais découvert Hiroshima.
N’ayant pas bénéficié ce jour là d’une météo très clémente, c’est sous un ciel chargé et gris que j’ai visité la ville.
Arrivée par le tram j’ai marché quelques minutes à pied avant de rejoindre le dôme de Genbaku ou le mémorial de la paix (le terme Genbaku provenant de l’abréviation du terme « Genshibakudan / げんしばくだん » ou bombe atomique ).

Érigé en 1915, ce lieu était à la base un espace dédié à la promotion de l’Industrie dans la préfecture d’Hiroshima (Hiroshima-ken Sangyo Shoreikan).
Immense et opulent, ce dernier concentrait une importante activité économique.
Rescapé de la bombe atomique là où la quasi totalité des bâtiments de la ville ont été entièrement ravagés, ce dernier vit son hall en partie épargné.
Même si le dôme a subit des dommages, ces derniers étaient vraiment mineurs en comparaison avec la violence de l’explosion et la déflagration.
Ce qui est d’autant plus miraculeux c’est que ce dernier se situait à proximité de la bombe (à 150 mètres à peine de l’hypocentre).
Après analyse, il s’avéra que ce dernier pu être en partie épargné parce que la bombe lui tomba dessus de manière quasi-verticale (rajoutez à ça la qualité de ses matériaux et le fait que le souffle était moins puissant en dessous de l’explosion).
Fait essentiellement de matériaux durs (béton, pierre, brique, ciment), une bonne partie de ce dernier dont son dome ont pu se voir épargné d’une destruction totale.

En contraste total avec le nouveau visage d’Hiroshima qui apparait aujourd’hui magnifique et très moderne, le dôme de Genbaku se dresse fièrement tel un survivant.
Certes il a le visage balafré mais il porte en lui le cœur et le passé de cette ville.
A la base, ce n’est qu’un bâtiment, un édifice de pierre et pourtant quand j’ai fait face à ce dernier, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir de la tristesse en pensant à ce à quoi ce dernier avait été témoin.
On dit souvent que les murs ont des oreilles, heureusement que ce n’est qu’un dicton car je n’ose imaginer tous les cris que ces murs ont du entendre …

Aussi résistant que la flamme qui a animé les survivants de la catastrophe, le dôme de Genbaku est un véritable symbole de force et de résistance et aujourd’hui le mémorial de paix de la ville.
Pour tout ce qu’il représente, les habitants d’Hiroshima ont fait le nécessaire pour l’entretenir sans chercher à le reconstruire.

Désireux de le conserver tel qu’il a été trouvé après l’explosion de la bombe atomique, ce dernier a juste vu ses structures renforcées pour éviter que les ruines ne s’effondrent.
Entre temps, ce dernier fit régulièrement l’objet de travaux de renforcement pour lui permettre de résister aux intempéries et tremblements de terre.

Aussi, les visiteurs de passage peuvent admirer le dôme de Genbaku dans son état originel.
Comme toutes les personnes qui découvrent le dôme de Genbaku pour la première fois je me sentais vraiment émue et honorée de pouvoir voir de mes yeux un tel trésor classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1996.

Malgré le fait que ce dernier ai été amputé de nombreuses parties qui ont été détruites lors de l’explosion il est objectivement très impressionnant à regarder.
Magnifique dans toutes ses imperfections il captive le regard des visiteurs de passage.
L’explosion laissant entrevoir tous les détails de son squelette, on y découvre toute la qualité de son architecture.
Fascinant et émouvant je me suis arrêtée longtemps pour prendre le temps d’admirer sa coupole qui s’élève sur plus de 25 mètres de haut.

Dans le soucis de protéger ce lieu de mémoire, des clôtures ont été érigées tout autour du bâtiment mais vous pouvez très aisément admirer tous les détails de sa structure durant votre tour.

Pour ceux qui n’auraient jamais vu le bâtiment avant le passage de la bombe atomique, je vous propose de voir à quoi le palais d’exposition industrielle ressemblait.
Comme vous pourrez le constater ce dernier bénéficiait d’un style architectural très européen.

Construit en 1915 par l’architecte Tchèque Jan Letzel le long des berges de la rivière Ota, ce bâtiment est désormais une véritable institution et un symbole.
D’ailleurs, au pied du Genbaku vous pourrez faire la rencontre de bénévoles qui vous proposeront très gentiment de vous compter en anglais l’histoire d’Hiroshima. Souvent accompagnés de photos et de témoignages de leurs proches je vous invite à les écouter si le coeur vous en dit.

Au détour d’une conversation on apprendra que la conservation du dôme n’a pas toujours été d’actualité et que pendant un moment il fut envisagé de le détruire pour faire table rase du passé.
Ainsi pendant qu’Hiroshima reprenait vie et se reconstruisait il fut durant un court instant envisagé de se défaire de ce bâtiment ou figure de désolation.
En 1966, la municipalité d’Hiroshima décida finalement de le conserver et d’en faire un symbole de paix.

Véritable symbole, le Dôme de Genbaku fait l’objet chaque année de nombreuses commémorations. D’ailleurs, les 6 août des lanternes sont allumées et déposées sur la rivière pour prier et honorer la mémoire des victimes.

Après m’être recueillie longuement devant le dôme de Genbaku, j’ai longé le canal pour m’offrir un autre point de vue de ce dernier et ensuite rejoindre le parc du mémorial de la paix.