Noel au Japon : mon premier KFC

Jusqu’à présent, je n’avais jamais eu l’occasion de passer les fêtes de noel au Japon préférant m’y rendre durant le Hanami (au mois de mars / avril) ou en octobre / novembre.
Parce que j’ai eu la chance de vivre sur place et d’expérimenter la vie d’une petite locale, j’ai voulu avec mon meilleur ami tester un incontournable au Japon durant les fêtes de noel : le KFC !
Aussi typique et traditionnel que les kit kat japonais, j’ai voulu m’offrir le luxe de me payer un repas de noel gastronomique aux couleurs de ce mythique fast food !
Parce que le plaisir est toujours plus grand quand on le partage, je vous invite à déguster avec moi du poulet frit et des nuggets de noël !

Pour ceux qui fêtent noel au Japon … suivez France Japon et venez découvrir avec moi comment les japonais célèbrent cette fête à coup de KFC !

Ce qu’il y a de drôle lorsque l’on fête noël à l’étranger dans un pays autre que le sien, c’est que l’on a l’opportunité de redécouvrir cette célébration traditionnelle qui se voit fêter autrement à l’autre bout du monde.
Si cette festivité est avant tout l’occasion pour les familles de se rassembler et de partager un bon repas pour à la fin gâter les siens avec de nombreux cadeaux, au Japon, noël est avant tout l’opportunité pour les couples de célébrer leur amour.
Aussi, il est d’usage que les amoureux s’offrent un petit diner romantique au restaurant.
Généralement, les japonais opteront pour un restaurant étranger (français ou italien).

En France, notre repas de noël est avant tout composé de foie gras, de saumon, de chapon, d’huîtres, d’escargots, de bûche … et les français n’hésitent pas à casser leur tirelire pour se faire plaisir lors de ce moment de festivité unique dans l’année.
Au pays du soleil levant, vous trouverez en plus des plats traditionnels japonais, une bonne partie de la population qui préférera célébrer noël à coup de poulet frit !
Aussi étrange que cela puisse paraitre, le KFC et ses immenses buckets de poulet sont très prisés voir même incontournables durant les fêtes !
En tant que petite locale, il était impensable pour moi de ne pas tester au moins une fois dans ma vie cette curiosité et tradition marketing insolite si prisée au Japon.
Je sais que pour beaucoup d’entre vous cette pratique peut paraitre déroutante ou ubuesque mais quand on y réfléchit de plus près il n’en est rien car noel est à la base une fête célébrée par les chrétiens et comme la population chrétienne est très faible au Japon (2% de la population), sa dimension religieuse a été occultée pour se focaliser sur son aspect festif et commercial, ce qui explique qu’à la fin on se retrouve avec du KFC sur notre table !

Parce que je n’avais jamais eu l’occasion de manger dans un KFC même en France (je ne suis pas fan de poulet à la base), j’ai trouvé l’idée du KFC à noël finalement très originale au vu de mon expérience avec ce fast food spécialisé dans le poulet frit !

Le premier défi auquel j’ai eu à faire face, fut de convaincre mon meilleur ami adepte de gastronomie française et de grande cuisine, de lâcher ses fourneaux pour opter pour un repas de noel entièrement constitué de nourriture de fast food.

Pour ceux qui se demandent comment le KFC a pu s’inviter à la table des japonais en ce jour de fête, il faut remonter dans les années 70.
A cette époque, les occidentaux présents au Japon (surtout les américains) ont dû jouer d’ingéniosité pour s’offrir une alternative à leur traditionnel repas de réveillon et leur dinde mythique.
Comme le KFC était à l’époque le seule chaine de fast food à proposer du poulet (et que c’était l’animal qui se rapprochait le plus de la dinde), c’est donc tout naturellement que les gens se sont mis à consommer du poulet frit à noel (j’imagine en plus, que cette chaine de fast food américaine devait leur rappeler leur pays) !
Conscient de l’opportunité marketing qui s’offrait à KFC, Takeshi Okawara qui a dirigé le premier restaurant
KFC au Japon eu l’idée de sortir un baril de poulet frit spécialement conçu pour les fêtes en compensation de la traditionnelle dinde de noel.
Son succès fut-elle qu’il devint très rapidement une habitude pour le réveillon à grand renfort de campagnes promotionnelles et d’un discours marketing bien rodé : Kurisumasu ni wa kentakkii (Kentucky pour Noël ! )
on peut dire que cette opération marketing aura été un vrai succès vu que la « pratique » est devenu une « tradition made in japan ».
Aujourd’hui c’est plus de 3,6 millions de japonais qui consomment du KFC à noël  !

Bénéficiant d’un succès sans précédent, pour éviter de faire la queue pendant des heures le jour J tout en prenant le risque de ne pas obtenir son précieux baril de poulet frit, le KFC a opté au fur et à mesure des années pour un système de précommande et de réservation obligatoire.
Que la réservation se fasse en ligne ou directement dans le restaurant de notre choix, dès novembre vous pouvez commander votre menu spécial noël et profiter d’une carte unique pour le réveillon avec de nombreuses variantes de poulets.
Bénéficiant d’une offre riche et variée vous aurez le choix entre plusieurs types de menus sous la thématique du poulet.
L’un d’entre eux vous proposera même de déguster un poulet entier !

Lors de votre réservation, une fois notre menu sélectionné et nos plats commandés nous avons dû choisir une date et un créneau horaire pour récupérer notre commande.
Le retrait des menus se faisait à partir du 20 décembre et jusqu’au 24 décembre.

Pour notre part, nous avons opté pour un mode de réservation en ligne et le menu le plus populaire à 4100 yen ou l’équivalent de 32 euros.
Pour le prix nous avons eu le droit à un gratin de crevette, des nuggets et du poulet frit ainsi qu’un gâteau au fruits rouges et en cadeau une petite assiette de noel !

Le jour J, nous sommes partis récupérer notre commande au créneau horaire que nous avions sélectionné.
Malheureusement pour nous, nous n’avions pas de KFC dans notre ville.
Aussi nous avons dû prendre le train pour récupérer notre commande.
Une fois sur place, c’est dans un KFC désert que nous sommes arrivés. 24 décembre oblige grâce au système de réservation du KFC (évitant ainsi aux gens de faire la queue pendant des heures), à part pour récupérer les commandes ou faire une commande classique, il n’y avait personne.

Une fois arrivés à la maison, j’ai pris le temps de bien admirer notre précieux baril (mais pas trop longtemps quand même car entre le train et le froid hivernal notre poulet à 40 euros allait bientôt être tout froid) !

En ouvrant le baril, c’est avec plaisir que j’y ai découvert un petit mot tout gentil du KFC pour nous souhaiter un bon noel !

Pour ce qui était des plats en eux même ils étaient bien protégés et leur apparence conforme à la photo, il ne nous restait plus qu’à les gouter et savourer ces mets de fast food d’exception !

Pour ce qui est du poulet et des variantes de fritures je dois vous avouer que même réchauffés on en a fait qu’une bouchée (limite j’en aurais aimé d’avantage) !
Le gras c’est la vie et tout ce qui est frit il est rare que je ne trouve pas ça bon !

En ce qui concerne le gratin, il était bon comme un bon plat de cantine. Sans plus, mais il offrait un peu de diversité dans toute cette friture.

Pour ce qui est du gâteau il était bon pour un gâteau de fast food mais ultra lourd et sucré !
Parce qu’à force d’être au Japon j’ai perdu toute habitude de manger du sucré c’est avec peine que j’ai fini ce gâteau qui nous a duré plusieurs jours !

Pour ce qui est de la petite assiette, contre toute attente, je l’ai beaucoup aimé car c’était comme un badge validant le challenge que nous avions relevé et c’est avec plaisir que j’ai gardé cette dernière et que je l’ai ramené avec moi en France !
A chaque fois que je la regarde, elle me rappelle ce petit noël unique et drôle que j’ai passé avec mon meilleur ami à déguster des pilons de poulet du KFC en regardant Shrek à la télé.

D’ailleurs, c’est avec humour que j’ai conservé le baril que j’ai appelé tendrement « William » en hommage au ballon de Tom Hanks dans le film « Seul au monde » car il m’a servit de compagnon pour le 31 décembre que j’ai finalement passé seule car mon meilleur ami avait dû repartir pour la France le 25 afin de retrouver sa famille.
Ne pouvant pas trop sortir à l’époque le soir (pour une raison que je vous raconterais un jour) c’est seule au Japon, que j’ai finalement célébrée le passage à la nouvelle année avec un baril vide de poulet du KFC.
Cela valait bien une petite photo souvenir !