Il y a quelques temps de cela, j’ai crée une section « un français au Japon » pour me permettre d’aller à la rencontre de ces petits français qui ont fait le choix de partir au pays du soleil levant.
Parmi tous mes compatriotes se trouve Sébastien, un jeune frenchie qui à fait le choix de partir à Osaka pour travailler en tant que guide touristique pour une agence de voyage.
Parce que ça me tient à coeur de mettre à l’honneur tous ces petits français qui ont fait le choix d’une autre vie … suivez France Japon et venez faire la rencontre de Sébastien, un petit français au Japon
Un français au japon : INTERVIEW DE SEBASTIEN
Bonjour, peux-tu te présenter en quelques lignes à la communauté France Japon ?
Je m’appelle Sébastien, j’ai 41 ans.
Avant d’habiter au Japon, dans quel coin de France vivais-tu ?
Je vivais à Paris, mais j’ai passé tous mes étés pendant 10 ans de ma jeunesse en Angleterre et en Irlande et j’ai vécu 3 ans aux États-Unis et 1 an en Australie.
Qu’est-ce qui a motivé ton départ pour le Japon ? Tu y habites depuis combien de temps et avec quel visa ?
Je suis au Japon depuis 4 ans avec un visa « Engineer/Specialist in Humanities/International Services ».
J’ai repris mes études à Inalco (Institut des Langues et Civilisations Orientales) à Paris pour tenter d’obtenir un échange universitaire. J’ai fait ma 3e année ici à Osaka.
J’avais prévu de rester qu’un an, mais finalement je ne suis jamais reparti.
Dans quelle ville du Japon vis-tu actuellement ?
Osaka, la meilleure ville du Japon bien sûr !
Quel métier exerces-tu à l’heure actuelle et depuis combien de temps ?
Je travaille comme accompagnateur pour Keikaku depuis mars 2015. Je travaille aussi comme traducteur/interprète pour une entreprise japonaise depuis décembre 2014 et je fais de la traduction d’anime pour Crunchyroll depuis 2013.
Depuis le temps que tu es au Japon j’imagine que tu dois avoir un bon niveau de japonais, depuis combien de temps le parles tu et où l’as-tu appris ?
J’ai commencé au lycée ily a plus de 20 ans !
Après le lycée j’ai démarré des études de Japonais à Paris 7, mais j’ai arrêté au bout de deux ans pour partir vivre en Australie.
J’ai décidé de vraiment reprendre sérieusement en novembre 2008 avec pour but d’obtenir le JLPT 2 en décembre 2009.
En majeure partie, j’ai appris seul depuis. INALCO était surtout pour obtenir l’échange universitaire. Cela n’a pas vraiment changé mon niveau de japonais.
Qu’est-ce qui t’a motivé à travailler en tant qu'accompagnateur touristique ?
J’avais déjà organisé trois voyages au Japon entre 2006 et 2008. En moyenne, j’ai eu 25 personnes par groupe. Le but était de découvrir les villes du Japon en rollers.
Ensuite j’héberge pas mal de monde avec le site Couchsurfing.com. Je donnais des conseils à mes guests, voire, je les accompagnais à Nara et Kyoto.
Du coup, une amie m’a proposé d’intégrer Keikaku. Je me suis dit que je pourrais faire quelque chose que j’aime et être payé pour ça en plus.
Je ne regrette pas du tout ce choix.
J’ai vu que tu travaillais pour l’agence de voyage « Keikaku », peux-tu nous parler d’elle ? qu’est-ce qui t’a motivé à les rejoindre ?
Comme dit au-dessus, une amie travaillant déjà pour eux m’a proposé de postuler.
Contrairement à d’autres agences avec qui j’ai pu travailler, j’ai une super relation avec Keikaku. Avoir une bonne relation avec son entreprise se ressent lors des accompagnements.
Est-ce facile de devenir guide touristique pour Keikaku ? Quelles conditions faut-il remplir ?
Déjà il faut être sociable. La plus grande partie de travail consiste à discuter avec les clients. Donc les timides et les personnes n’aimant pas parler, le travail d’accompagnateur n’est pas pour vous.
Ensuite il faut avec un très bon niveau de Japonais.Cela peut sembler inutile et certaines personnes peuvent se dire : si c’est juste acheter des billets dans les temples, échanger un Japan Rail Pass et commander au restaurant, je peux le faire.
Ça ne s’arrête pas là. Par exemple, un jour, je suis allé chercher mes clients à leur hôtel, mais leur fils était malade et j’ai dû l’emmener aux urgences. Il a fallu que je parle au docteur, que j’explique le problème et que je traduise les inquiétudes des parents. Un simple niveau de base en japonais n’aurait bien évidemment pas suffi et les clients auraient été furieux !
Après il faut aussi bien connaitre tous les lieux, mais des reconnaissances et des lectures sur les lieux à visiter en amont permettent de bien préparer une visite.
Comment prépares-tu tes visites ? Est-ce qu’elles sont à la carte ?
J’envoie un email de prise de contact aux clients dans les 24h après leur réservation.
Les visites sont à la carte. La journée est organisée en fonction des demandes des clients et elle se déroule à leur rythme. Hors de question de dire à un client : « vous avez 20 minutes pour visiter ce temple », comme peuvent le faire d’autres guides de groupe.
Si demain je décide de visiter Osaka avec toi , quelles sont les démarches que je dois entreprendre ?
Il faut aller sur le site de Keikaku afin de faire une demande de réservation. Dès que les 25% du montant de la prestation sont réglés sur le site, un accompagnateur vous contacte dans les 24h afin de définir un programme de visite selon vos attentes.
Combien de guides compte l’agence dans le Kansai ? Est-ce que vous vous côtoyez entre vous ?
On est sept actuellement et oui, on se voit en dehors du travail. La moitié étaient déjà des amis avant que je/ils ne rentre(nt) chez Keikaku.
On compte également 8 autres accompagnateurs dans la région de Tokyo.
Peux-tu nous parler de ton quotidien de français au Japon ? Comment est la vie sur place ?
Il me faudrait plusieurs pages pour décrire ma vie ici. Il y a des bonnes choses et des mauvaises. Trop de personnes ont une image idéalisée de ce pays. Ce n’est pas le pays des bisounours ou des anime.
Les bons côtés : le sentiment de sécurité, la nourriture, le travail (dans mon cas).
Le gros point négatif : le social.
Au Japon, les groupes d’amis sont assez étanches et du coup, il est difficile de rencontrer de nouvelles personnes et de se faire des amis.
Actuellement, mes meilleurs amis ici sont étrangers. Cela n’empêche pas que j’ai aussi des amis japonais, mais je les vois plus difficilement. Dur de dire à un Japonais : « on va boire un coup ce soir ? » refus garanti dans 99% des cas. Il faut s’y prendre à l’avance et planifier ici.
Envisages-tu de rentrer un jour en France ?
Non. J’y suis installé et je préfère mon travail ici. Pour l’instant je me projette plus dans un futur au Japon que dans un futur en France.
Ahaha sacré Sébastien ! 🙂 Il faisait partie du blogtrip auquel j’ai participé début décembre, un sacré personnage ! XD
Sympa comme concept, cette petite interview !^^
je suis tombé amoureux du japon grâce a lui et les voyages en rollers